Emy BLOOM

Je n’étais pas prédestinée à me mettre à l’écriture. Mais le destin est farceur. Alors que je pensais avoir la vie devant moi, un banal accident va bouleverser tout ce que j’avais acquis jusqu’alors. On m’apprendra que je suis polyhandicapée. Des handicaps lourds et invisibles. J’avais alors 27 ans, mariée et maman de deux poussins de 1 et 3 ans.

Il me faudra cinq ans pour faire le deuil de mon « ancienne vie » et apprendre à me reconstruire. L’écriture s’est alors présentée à moi comme une évidence. Je me mis à poser des mots sur mes maux, sur ces étiquettes qu’on attribue aux personnes « atypiques », « différentes ». Étant une lectrice assidue, je découvre les homoromances et m’identifie à ces hommes et ces femmes que l’on marginalise. La sexualité est pour moi un détail, car au final, nous sommes tous égaux face à nos sentiments. En revanche, leurs maux eux sont trop souvent minimisés, voire mis totalement sous silence.

Par mes mots, je veux dénoncer cette société où les étiquettes et les apparences dirigent l’Humain, faire changer les regards et les mentalités sur ceux qui sont différents de la « norme », ceux à qui on ne donne pas de voix.

Aujourd’hui, l’écriture est devenue un prolongement de moi-même. Chacun de mes romans traite d’un sujet bien particulier, mais plus encore, ils sont tous des tranches de vie, des faits de société.

Mon leitmotiv ?

L’ignorance est le plus grand fléau qui contribue à la haine et au mépris. Libérer la parole est un premier pas vers l’acceptation, la tolérance.

Marguerite Duras a dit “Écrire, c‘est aussi ne pas parler. C‘est se taire. C‘est hurler sans bruit.”

C’est ainsi que je perçois mes écrits… Un hurlement sans bruit.

Et celle proposée par la chroniqueuse @heylowdylitdeslivres que je remercie une fois encore.
->https://heylowdylitdeslivres.fr/2022/08/17/emy-bloom/